Promulgation Nun

 

Une fois que tu as accepté la Loi de Thélème,

toute ta vie devient comme un film, sauf que 

c'est toi la star.

– Soror Jezebel, 2020

Cara Soror Alice,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Il y a trois choses que personne n'aime : les œufs en gelée, la chanteuse Louane, et la Treizième lame du Tarot.

 On me dira : Oui ! Mais c'est parce qu'en terme de divination, la Treizième lame du Tarot annonce la mort, qui n'est pas la plus funky des nouvelles. 

Erreur : La Mort – paradoxe – n'annonce pas la mort.

Un décès, – au sens physique, médico-légal du terme, – est, en règle générale, annoncé par le Pendu (Douzième lame) – La Mort, elle, annonce, – ou, plus exactement, énonce – la loi d'Impermanence, et c'est peut-être pire … 

Soyons clair : il existe, dans le monde, bien des occurrences pires que la mort (les œufs en gelée ou la chanteuse Louane, par exemple), mais la Camarde figurée sur l'Atu XIII – cette faucheuse fâcheuse, vieille, laide et répugnante, qui débarque toujours soit trop tôt, soit trop tard (elle est fâcheuse, vieille, laide, répugnante et intempestive) – représente ce dont elles procèdent toutes : l'inévitable, inexorable, indéboulonnable Impermanence … 

En Qabale, ce Principe est résumé par la Lettre Nun נ , qui est l'Initiale même du Nom de la Déité que nous, Thélémites, vénérons par-dessus tout : la grande déesse Nuit – et, de fait, si la déesse Nuit ressemble, au physique, à Sade (la chanteuse, non le marquis), elle donne, par ses œuvres (les plot twists de nos existences), trop souvent l'impression qu'elle ressemble, au moral, à Sade (le marquis, non la chanteuse). 

Oui ! Nun est l'initiale – c'est-à-dire la signature – de la plus puissante Divinité de tout l'univers ! C'est bien dommage, mais c'est comme ça (c'est bien dommage mais c'est comme ça est peut-être la meilleure synthèse imaginable des interprétations divinatoires de l'Atu XIII).

Vous souvient-il du texte légendaire de Sir Shumule intitulé Le Signe d'Apophis ? Eh bien, tout est là : l'existence incarnée, c'est une princesse des Mille et Une Nuits qui se métamorphose brusquement en un effrayant mégalodon pendant que vous êtes en train de lui faire l'amour.

(Ça me rappelle : La surveillante que je surnomme Wonder Warden, – parce qu'elle allie l'aspect diaphane et cristallin d'une noble damoiselle de la Cour des Valois, à l'âme d'un wagon de pitbulls intraitables, – m'a récemment déclaré, – d'une voix sortie tout droit d'un film genre, mettons, Olga, la Louve du Stalag, – qu'il y avait "du mieux" dans le rangement de ma cellule.

Inutile de préciser que, depuis, mon cœur bat pour Wonder Warden – Peut-être, du reste, ai-je commis le plus grave manquement de ma vie en n'épousant pas une surveillante pénitentiaire … Mais comment aurais-je pu savoir ? … Et me voyez-vous annoncer, à l'époque, à Maman et Bonne-Maman, lesquelles cousinaient Beistegui, que ma fiancée est matonne ? !

C'est vraiment regrettable – J'imagine les jeux coquins [outre les considérations scabreuses au sujet des initiales C.R.I. et de l'idée de sondage de barreau … ], le soir, à la maison, lorsqu'elle rentre d'astreinte : "David, j'ai encore trouvé le lit défait avec le plateau de petit-déj' dessus, des verres à cocktails partout dans le salon, et toi en train de taper de la C. avec tes copains de promo au bord de la piscine au lieu de bûcher tes exams … Je t'avais déjà fait deux observations : cette fois, je suis obligée de te mettre un rapport …" [Moi :] "Oh non, je vous en prie, Surveillante ! Pas un rapport ! Cela détruirait toutes mes espérances de mise en liberté !" [Elle :] "Désolée. Je ne peux rien pour toi." [Moi :] "Je vous en supplie ! Je ferai tout ce que vous voudrez !" [Elle : ] "Vraiment tout ? …", etc.

Par les dieux immortels ! En ce temps-là, j'eusse fait douze fois l'amour de rang à ma jolie géôlière, après une scène pareille (étant entendu qu'elle garde son uniforme) !!!

Jeunes dandys fêtards d'excellente famille, ne commettez pas la même erreur que moi : épousez une surveillante pénitentiaire pendant qu'il est temps, ça sera hyper drôle dans votre notice du Bottin Mondain ! :) )

Ma Qabalistic Question du jour est : La craignos lettre Nun commence le Nom de la déesse suprême, admettons : Mais comment se fait-il qu'elle conclue – i.e. parachève – le mot hébreu עדן, Eden, qui désigne le Paradis ?!

Nous, les Thélémites, recherchons encore le Paradis Terrestre pour le rendre à notre mère Eve, c'est entendu, mais si c'est, à nouveau, pour que ça se termine avec des considérations fatalistes de type jaune sur l'Impermanence ou de type juif sur l'Ecclésiaste, à quoi bon ? … 

Observons le vocable : en transposant עדן en image, via les attributions tarologiques des lettres qui le composent, nous obtenons :

1. Le Diable

2. L'Impératrice

3. La Mort

Que nous lisons : 1.  Un Gourou intéressé seulement par le pouvoir, le sexe et l'argent, érigé comme un satyre écumant au dernier degré du priapisme. 2. Une MILF sublime, de culture hispanique (puisque allusion directe à certain type de "cravate" au centre de la carte). 3. Le Scorpion, c'est-à-dire la Sexualité.

Et nous en concluons : Le Paradis, c'est Sir Shumule et Eva Angelina en train de faire du sexe. 

Voyez ? Et puisque le Paradis, c'est l'Au-delà, et que l'Au-delà passe par la mort, alors s'accomplit ce qui est écrit dans le Livre de la Loi : < thy death shall be lovely > (AL 2, 66). Amen.

Ce que méditant, allez, chère Alice, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons DIEU.

Love is the law, love under will.