Sagittarius Season

 

À Britney Spears et à Ozzy Osbourne

« Notre Abbaye de Thélème réunit des gens très beaux,
très bien élevés, issus d'excellents milieux, dans un château
aménagé pour être une parfaite fusion de Poudlard et de 
Playboy Mansion – C'est un idéal difficile à réaliser : 
il faut être extrêmement sélectif – La République, elle,
préconise la mixité sociale, le vivre ensemble et les droits
égaux pour tous – C'est un idéal très facile à réaliser : toutes
les prisons du monde y parviennent. »
– Sir Shumule, Commentaire sur AL 2, 25.

« La Flèche du Sagittaire ! Au bout du compte, c'est celle
d'un bouton d'ascenseur – je veux dire : qui veut échapper 
à la douleur d'être homme doit se faire bête ou se faire 
dieu. »
– Sir Shumule, Commentaire sur AL 3, 14 < blessèd Beast >

< Now therefore is he blessed that is born under the
sign of the Arrow. >
Liber XXX Æerum vel Sæculi sub Figurâ CCCCXVIII, Æthyr 5, §16.


Cara Soror Alice,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Je vous écris à l'heure sérieuse – au lever de la nuit. 

Dans les circonstances ordinaires de ma vie ("la fête tout le jour, l'amour toute la nuit"), j'eusse évidemment cité : < The night falls ; it is a great orgy of worship and bliss > (LLL 6, 21) – mais, depuis la cellule 119 de la Maison d'Arrêt de Moulins-Yzeure, j'espère plutôt conjurer le présent et susciter des jours meilleurs en proclamant : < The night falls like a spangled cloak from the shoulders of a prince upon a slave : He rises a free man ! > (LLL 6, 22-23)

Oh ! Bien sûr, une nuit sans masseuses thaïlandaises n'est drôle nulle part, ni à nulle époque – mais en novembre 2023, dans une prison auvergnate entièrement dépourvue du moindre flacon de Chivas 18 (plus âgé, donc, que la plupart des masseuses thaïlandaises), c'est carrément sinistre !!!

Et je suis pourtant au "Respecto", quartier ouvert, réservé aux détenus de bonne conduite, qui y jouissent de "davantage d'autonomie" – c'est-à-dire : quartier systématiquement mis en coupe réglée par les plus vicelards des transfuges de bas-fonds, auxquels les surveillants sont trop heureux de déléguer toute forme d'autorité, et qui règnent donc sans partage sur des prisonniers terrifiés à l'idée d'être exclus du "Respecto" et renvoyés à une "détention classique". 

C'est le plus subtil, le plus glauque, mais le moins violent système de racket dont j'aie jamais entendu parler ! :)

Oui ! Par la Magie des Noms, je me retrouve, – moi qui fus surnommé "Snake" tout mon lycée durant, – dans une forme de New York 1997 dont les prisonniers ne voudraient escape pour rien au monde ! 

Avouez tout de même …

Le gang dominant est formé (je vous jure que je n'invente rien !) d'un Gitan, d'un Roumain et d'un Arménien – no, srsly – brassage républicain à donf – Je les appelle "Les Trois Stooges", mais personne, ici, n'a la ref. :)

Au-delà de la private joke un peu lourde, j'en tire une foultitude d'observations politiques scandaleuses assez réjouissantes – Voyez : 

Le Gitan, prénommé Tony, s'occupe de flatter (vraiment très) servilement tout ce qui porte un uniforme et – de sa main libre – de mettre une pression terrible aux détenus, afin d'être un genre de "charnière" indispensable entre deux univers déconnectés – Ce garçon veule, chafouin, répugnant de bassesse, proscrit par sa propre communauté yéniche, et qui passe ce qui lui tient lieu d'existence à retourner volontairement en prison, seul endroit qui lui fournisse une vie sociale, a créé, en pur Gitan, une société-dans-la-société – une économie parallèle – une Cour des Miracles !

Le Roumain, appelé Iulian, a la dégaine typique de l'homme de main de troisième zone qu'Eastwood ou Liam Neeson descendent par surprise au début de la grande scène d'action – Il est ici chargé de rappeler constamment à tous les détenus que son gang est "du côté du manche" et d'imposer des corvées aux récalcitrants – d'instinct, ce Slave geignard, pétri, que dis-je ? exclusivement constitué de ce que Nietzsche appelle la "Morale de l'Esclave" (= Ne comprend que le fouet et rêve de le tenir), a bel et bien établi un Goulag !

L'Arménien, enfin, qui porte, certes ! un patronyme en -ian, mais plus maroquinier que producteur de caviar, m'a dit un jour, dans son français particulier : "Le chef, je m'en bats les couilles : c'est nous on décide" – En bon Arménien, il pense tout naturellement maffia !

Or, un détenu très cool et très cultivé m'avait prévenu : "Toi, en tant que Gourou auréolé d'histoires de Magie, de femmes superbes, et d'un blizzard de cocaïne, surtout avec ton physique de Dracula (encore un Roumain), ils vont te démarcher … C'est important, le prestige …" 

Et ils me démarchèrent, en effet – et en vain : je ne partage pas la fascination que j'exerce – Du coup, je les ai traités de "minables petits coupe-jarrets sans envergure", de "Jack Russel puants" et d'"immondes vermisseaux suintant la peur" – Je suis du Languedoc, donc expansif.

Conclusion : ces trois épaves risibles, auxquelles personne, hors cadre pénitentiaire, n'accepterait seulement de donner l'heure, ont automatiquement, – ataviquement, dirais-je, – recréé, dans le safe space du "Respecto", le mode de fonctionnement de leurs ethnies d'origine.

Beau sujet de réflexion pour le législateur : l'Occident est un "Respecto" qui meurt de ce qu'on y laisse de vagues peuplades opprimer de grands peuples. 

Notre malheureuse nation, – la France, soit le Respecto des Respecto, – importe à la tonne des gens dont les contrées natales sont d'infâmes trous à merde, sans jamais se demander qui a bien pu faire des dites contrées les trous à merde en question – ni par quel sortilège des subsahariens incapables de ne pas mourir de faim sur les terres les plus riches et les plus fertiles du globe seraient un vecteur de prospérité … 

Ça me rappelle l'étude qui avait démontré que les Français-au-passé-migratoire-récent-en-provenance-d'Afrique-noire causaient un nombre phénoménal d'accidents de la route, et que cela poussait les assureurs à des considérations "racistes" – on m'avait demandé mon avis sur la chose, et j'avais répondu : "Il est toujours imprudent de confier quatre roues à des gens qui n'ont jamais été capables d'en inventer une."

Ce que méditant, allez, chère Alice, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons Dieu. 

Love is the law, love under will.

– Sir Shumule, ce 19 novembre 2023 e.v. 
 

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