Promulgation Beïth

 

Je pourrais faire pleurer un enfant du Bénin,

pourtant déshydraté.

– Sir Shumule, School Days

Cara Soror Alice,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law. 

Il me revient d'avoir tweeté naguère, à mon propre sujet : Être le Petit Prince de Saint-Exupéry déguisé en l'empereur Ming the Merciless est un sale boulot, mais il faut bien que quelqu'un s'en charge.

Cette remarque avait rassuré les gens, leur confirmant que, oui, j'étais bel et bien un extra-terrestre, et qu'ils n'avaient, par conséquent, plus à nourrir de complexes au vu de mon talent prodigieux, de mon éblouissante intelligence, et de ma surhumanité radieuse à tous les niveaux.

« Sir Shumule est un alien venu étudier notre espèce, afin de préparer la colonisation de la Terre, et c'est pourquoi la CIA l'a fait enfermer dans quelque centre de recherche ultra-secret … »

En réalité, être le Petit Prince de Saint-Exupéry déguisé en l'empereur Ming the Merciless est un constat éminemment tragique, puisque il implique que l'homme d'exception n'a, relativement au commun des mortels, que deux attitudes possibles : se suicider, pour ne plus avoir à subir la proximité avilissante des médiocres et des méchants (option Petit Prince), ou exterminer, pour le fun, les médiocres et les méchants jusqu'au dernier (option Ming).

Bien sûr, d'un point de vue thélémite, Ming est préférable – et merciful, d'ailleurs, au lieu de merciless : < This also is compassion : an end to the sickness of earth : A rooting-out of the weeds : a watering of the flowers > (Liber Tzaddi,  26).

Car oui ! L'objet même de la Création étant la Beauté et l'Amour (« Sexe, Drogues et Nombre d'Or », ainsi que j'aime à le répéter), – et le Plan Divin étant donc résolument flowers, c'est-à-dire hippie au sens late 60s du terme : esthète et orgiaste, – si l'un de mes Elegant Wolves a la fantaisie de passer à l'acte, qu'il médite longuement De l'Assassinat considéré comme un des Beaux-Arts de Thomas de Quincey, et ne tue, de grâce, que des personnes laides et/ou malheureuses – c'est très important. 

Toute laideur, en pensée, en parole, ou en œuvre, entraîne un conflit, une rupture avec l'Ordre des Mondes, qui ne peut conduire qu'à une grave disharmonie entre volonté divine et volonté humaine – Il importe, dés lors, de rétablir le cours normal des choses, par la purification (rendre puer = rendre enfant). 

Toute absence d'amour (le contraire de l'amour n'est pas la haine, – qui est une impulsion salutaire : voir mon désormais légendaire Eloge de la Haine, – mais bien l'Indifférence, c'est-à-dire, en dernière analyse, la séparation du principe de plaisir de celui d'acte créateur : la création sans plaisir, – devoir, travaux forcés, etc., – et le plaisir sans création, – toxicomanie, – sont tous deux des maladies), toute absence d'amour, dis-je, est à contresens du processus magique (comme il est écrit : < the Magus is Love > (Liber Magi, 0)) et, partant, propre à Choronzon. 

C'est pourquoi il nous est commandé d'œuvrer < for beauty's sake and love's > (AL 3, 56) – et de ne pas oublier que < ceux qui ont seulement cherché la beauté approchent au plus près de la vérité. Car la beauté reçoit directement trois rayons des supernelles, et les autres pas plus d'un. Donc, par conséquent, ceux qui ont recherché la majesté et le pouvoir et la victoire et l'érudition et le bonheur et l'or ont été déconfits > (Liber 418, 6ème Æthyr – dit des Trois Ecoles de Magie – §11) – Voilà le Sacerdoce de l'Artiste – au sens où l'entend Paul Gauguin quand il dit : < Dieu est l'Artiste suprême. > – Si un de mes Elèves fait demain sauter fait demain sauter plusieurs centaines de contribuables lambda dans un attentat spectaculaire, ma réaction sera immanquablement celle de Laurent Tailhade : « Qu'importe la mort de quelques vagues humanités si le geste est beau. »

J'ai dit, je redis donc : je donnerais toute une hécatombe d'épargnants médiocres pour épargner la cassure d'un ongle à Kim Kardashian.

Ne croyez pas que la chose soit sans prolongements religieux : parmi les crapulous creeds, l'Islam est (en dépit du fait que la plupart des Musulmans abusent de l'habitude qu'ont les Arabes d'être laids) moins pire que le Christianisme, parce que ses rites sont superbes et que ses poètes, dans le Soufisme tout du moins, parlent de Dieu en langage érotique. 

[ Le projet de nos ennemis, – qui est la soviétisation judéo-pudibonde des mœurs, le monde vu comme un kolkhoze albanais non-fumeur, – a impérativement besoin des crapulous creeds : c'est pourquoi on assiste, ces temps-ci, à une tentative de re-christianisation agressive, la fameuse Theopolitic américaine, – dans tous les organes de propagande officielle – Et l'islamisation du bas-peuple est, quant à elle, actée : en prison, même l'Auvergnat de souche jure par « La Mecque » et, plus effarant encore : le privilège de pouvoir cantiner de la viande crue a été modifié de manière qu'il soit impossible d'acheter une viande non-halal – L'ordinaire de la prison de Moulins-Yzeure, par exemple, étant déjà halal, quiconque se trouve dans cette Maison d'Arrêt ne peut pas ne pas manger halal – Tous les détenus y sont donc, dans la plus parfaite illégalité et le plus souverain mépris des principes de liberté de conscience les plus élémentaires, Musulmans par l'estomac ! ]

Pitoyables Terriens, cessez de déplorer Hitler, qui, au moins, admirait Arno Breker, – soit la divine beauté dans l'art, – et s'était offert un Botticelli avec les droits d'auteur de Mein Kampf, – et voyez le génocide spirituel que, dans leur haine de la beauté et de l'amour, les studios d'animation font subir à vos enfants – Disney a été le Hitler de l'enfance – mais, de même que les Juifs sont sortis plus forts de l'épreuve hitlérienne, de même l'Enfance doit renaître au grand soleil de Thelema.

Ce que méditant, allez, chère Alice, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons Dieu. 

Love is the law, love under will.