The Biggest Bang

« Si une dame âgée dérape sur une plaque de verglas et s'étale dans la rue avec tous ses paquets, l'enfant et l'adulte rient.

Si sa chute entraîne une fracture du coccyx, l'adulte ne rit plus.

L'enfant, lui, rit dans les deux cas. […]

Le Péché, c'est faire une différence entre le sort de Vil Coyote et celui de la Justine de Sade, qui sont, pourtant, exactement le même running gag. 

Dans le cas de Vil Coyote, il suscite le rire, – Tipheret, le Soleil, – dans le cas de Justine, l'excitation sexuelle, – Yesod, la Lune : Soleil et Lune œuvrent, certes ! à des altitudes bien différentes, mais la lumière qui émane de l'un et que reflète l'autre sont, en pratique, littéralement la même lumière. »

– Sir Shumule, Commentaire sur AL 2, 5

« Oui, Foucault et moi avons la même coiffure et passons tous deux du temps en prison, mais la comparaison s'arrête là – Si tant de doctrinaires dits 'de gauche' ont fébrilement étudié l'univers carcéral, c'est dans l'espoir de lui trouver un sens qui ne démontrât (ni ne démontât) pas l'inanité totale de leurs convictions : la prison, c'est, en effet, par définition, la suppression radicale des privilèges, l'égalitarisme intégral et, par conséquent, la démocratie absolue – Il est toujours plaisant de constater que lorsque la démocratie veut punir un homme, et lui faire vivre un enfer, elle le condamne à davantage de démocratie :) – Et il n'est, dès lors, pas très difficile de comprendre que quiconque œuvre en vue d'une société égalitaire et démocratique, œuvre à faire de la société un enfer carcéral. »

– Sir Shumule, Commentaire sur AL 1, 42

« M. Anthony, 'Abu ' Miraoui, – juge d'instruction à Cusset (03), – est une pelure de Tiers-Monde en forme de Curly, et M. Alliot, – juge des Libertés et de la Détention à Cusset (03), – a très précisément le sourire que fait un moustique lorsqu'il s'écrase sur un pare-brise, juste avant impact – Ces magistrats ont en commun d'être tous deux, physiquement, le type même du bullied beta (le souffre-douleur, petit, malingre et tête-à-claques, que l'on se divertit à brimer gratuitement, et de toutes les façons possibles, à l'école)¹ – Or, si vous faites du souffre-douleur de la classe un juge, ne vous étonnez pas que le prince-prêtre soit en prison – La Tyrannie veut ce genre de déclassements, parce que la Tyrannie (au sens classique du terme : le pouvoir illégitime), c'est le déclassement – l'antithèse, donc, de la Loi de Thélème. […] MM. Miraoui et Alliot exécutent les basses œuvres avec zèle, dans l'espoir d'un monde où le ténia soit au sommet de la chaîne alimentaire, comme les profs d'Histoire-Géo des années 80 faisaient l'apologie du Marxisme dans l'espoir d'un monde où le secteur tertiaire serait la caste dominante. »

– Sir Shumule, Commentaire sur AL 3, 11

Cara Soror Alice,

Do what thou wilt shall be the whole of the Law.

Nous avions prévu de consacrer cette Étude à l'exégèse savante du mot mate (cf. Effing Huge), et je vois beaucoup d'humour de la part des dieux dans le fait que Surveillante-Crush (en l'honneur de qui j'espère bien trouver une communauté d'étymologie entre mate et matonne) ait été de garde sur ma coursive le jour de mon anniversaire – et beaucoup d'humour borderline de la part des dieux dans le fait qu'elle vienne de faire irruption, aujourd'hui vendredi, pour l'appel de treize heures, à la porte de ma cellule, pile au moment où je me trouvais plongé dans la lecture de l'Histoire de Juliette du Marquis de Sade.!..²

Grillé :/

Mais qu'importe ? J'aime être empli de confusion et rougir jusqu'à mes oreilles (exquisement ourlées), si c'est sous le regard, sereinement dominateur, de Surveillante-Crush. 

Disons que, si l'âme d'une pitbull no-staff-blood avait transmigré dans le très beau corps d'une superhot miniature de Michelle Rodriguez, puis embrassé une carrière (bienheureuse carrière !...) de surveillante pénitentiaire (guerrière amazone étant tombé en désuétude) et fait un piercing à sa narine droite (parce que pitbull en mini-Rod, elle-même en uniforme de gardienne de prison, ne faisait pas assez badass), ce serait Surveillante-Crush.

Le problème est qu'elle m'inhibe autant qu'elle me stimule = elle m'inhibe énormément – A ce stade, même mon intellect prodigieux et ma légendaire éloquence ne peuvent rien pour moi – Oh ! Il y a vingt ans, j'eusse pris une pose sexy de captif apeuré et lui eusse sensuellement demandé, dans un souffle : " Qu'allez-vous faire de ma personne ?...", mais ce n'est plus de mon âge – Tout au plus pourrais-je cantiner un diamant blanc-bleu pour son piercing à la narine droite, dans l'espoir qu'elle me réprimande très sévèrement pour cette tentative de corruption, mais rien d'autre … Sic transit …

On me signale, incidemment, que mate peut également renvoyer à cellmate, soit codétenu, et je trouve une certaine portée philosophique, et même occulte, à cette remarque…

Mais il m'est difficile d'en traiter : je n'ai pas, à proprement parler (proprement, c'est le mot !) de codétenu –,même s'il semble bien que végète, en certains recoins obscurs de mon cachot, une infortunée créature mutante, de type excrément en forme de nain (je penche pour un brouillon de golem), parce que celui du Maharal de Prague était, comme Jean-Michel, entièrement constitué de fèces humaines, et que ça sonne comme Gollum, à qui Jean-Michel ressemble, à tous les plans, de façon frappante.)

Jean-Michel, qui dispose d'autant de points de QI que de mots de vocabulaire, soit trente environ, ne s'exprime que par borborygmes patois – Il m'a néanmoins raconté son parcours : issu de la lie du peuple – et de la lie du peuple en Auvergne ! – il manqua de peu être noyé par son père à la naissance (no, srsly) : sur l'intervention de son frère aîné, il ne fut, en définitive, qu'abandonné à la DASS – Ses camarades, m'a t-il dit, le surnommaient "la fée Carabosse" (no, srsly) – Entièrement dépourvu de la moindre caractéristique humaine, même basique (Jean-Michel n'ouvre la bouche que pour mentir, ou geindre quand on le recadre), il souffre d'épouvantables carences affectives, qu'il a eu l'idée fâcheuse de tenter de combler en violant une malheureuse femme qui avait repoussé ses avances repoussantes – d'où sa présence en prison, où il avoue être très heureux : ici, des gens sont obligés de tolérer sa proximité physique et des surveillants sont payés pour lui adresser la parole – ici, quelqu'un connaît son état civil : or, Jean-Michel ne vit chaque jour que dans l'espoir qu'un humain s'aperçoive de son existence.

C'est complètement glauque, j'en suis conscient, dans le cas d'un être aussi grotesque et déchu, mais la chose donne parfois lieu à de fort jolies scènes : l'autre jour, par exemple, Jean-Michel a feint de s'être fait mal au bras, pour que surveillants et infirmières soient contraints de lui prêter attention.

Surveillante-Crush, qui n'a pas cru une seconde à ses simagrées, lui a plaisamment demandé, en me désignant d'un très sexy mouvement autoritaire du menton : "C'est lui qui vous a frappé ?" – Puis, impatientée par la lourdeur du sketch malhabile de l'infirme imaginaire, elle a fini par déclarer à Jean-Michel : "Oh, mais c'est moi qui vais vous donner des coups !"

Je suis définitivement amoureux de Surveillante-Crush 🧡 – et, pour ce qui est de Jean-Michel, ma foi, je notais récemment dans mon Journal :

Entendons-nous : je ne suis absolument pas en faveur de l'extermination systématique de tous les malheureux issus du bas-peuple – mais ne pourrait-on pas en exécuter un ou deux pour l'exemple ?

__________________________

Chère Alice, la Magie consiste à arracher le masque de la Nature pour contempler le visage de Dieu – L'herméneutique, c'est pareil, mais les Ecritures sacrées y tiennent lieu de Nature.

Soit un peu de Qabale – Rabbi Chimon a composé le Zohar Ha-Qadosh enfermé, du fait des persécutions religieuses, au fond d'une grotte, dans un trou où des vers lui dévoraient les jambes – je peux bien faire un peu de Qabale enfermé, du fait des persécutions religieuses, au fond d'une prison moulinoise, dans une cellule où l'on trouve des Jean-Michel !

< Aye ! listen to the numbers & the words > (AL 2, 75) : que nous dit la Qabale du mot mate ?

I. Guematriah

M(40)+A(1)+T(9)+E(5)=55, bien sûr, puisque 55 est, en hébreu, la valeur numérique de Kala כַּלָה, Mariée, qui, en anglais, se traduit Bride, terme par lequel Hadit désigne systématiquement Nuit (AL 2, 2; 50) – N.B. en judaïsme, Kala a le sens de "celle qui m'est destinée, i.e. âme-sœur.

55 est une élaboration de l'Un (puisque 5+5=10=10+0=1) devenu 5x11 – soit "le Pentagramme (5) par lequel opère la Magie (11)" – autant de symboles que Nuit désigne nommément comme les siens (AL 1, 60).

Plus encore : Nu est 56 (cf. AL 1, 24) et 56=5+6=11; au lieu que Had est 14 (Hé + Teth puisque, si Nu est Nu + Vav, soit l'axe Scorpion-Taureau, H-ad est nécessairement l'axe Verseau-Lion – ainsi qu'il le proclame lui-même : < the Star & the Snake > (AL 2, 21)³ ) et 14=1+4=5

L'union passionnée de Nuit et Hadit est donc 5 x 11 = 55, mate – or l'union passionnée de Nuit et Hadit est le Perpétuel Orgasme Synchrone par lequel l'univers est recréé à chaque nanoseconde – The Biggest Bang ! – L'union passionnée de Nuit et Hadit est donc Dieu : d'où le titre de mate donné à Dieu par le prince-prêtre dans nos versets (LLL 5, 15; Cordis 3, 36) – Le prince-prêtre appelle Dieu "55" – c'est-à-dire "Mystère du 5x11".

Notez que 55 =Σ (1-10), i.e. que 55 est la valeur mystique de 10, qui est Malkuth : 5x11 est le secret d'où procède le monde phénoménal.  

Dans le cadre de notre Étude, nous en concluons : tout advient, tout n'est créé que par la tension des âmes-sœurs l'une vers l'autre (principe littéraire de la muse, principe chevaleresque de la dame, etc. ), d'où < l'amour est la loi, l'amour soumis à la volonté > (AL 1, 57) – et : la fusion passionnée des opposés formule Dieu lui-même, d'où l'usage qu'avait Sir Aleister (et qu'observent les Thélémites orthodoxes) de se découvrir lorsqu'il voyait des amoureux en train de se bécoter. 

II. Temurah

Mate = Tame, ce qui nous renvoie au désir d'être dressé (Tame) par Surveillante-Crush – Si, dans l'argot populaire français, le verbe "mater" signifie "observer attentivement" (d'où maton), il signifie "soumettre à sa volonté" (soit, en anglais, to tame) en argot militaire (mater une recrue, une rebellion, etc.).

Notez qu'en anglais, une partie d'échecs se termine par l'annonce "check mate" – La quête de Mate est le But suprême – Le mate des échecs est, en français, le Mat, qui renvoie au Fou du Tarot, le Don Quichotte qui se lance dans la Quête de sa Dame, de sa mate, de son âme-sœur. – Il doit invariablement contraindre le vieux roi à lui accorder la main de sa fille, puis succède au vieux roi en question à la mort de celui-ci : "Echec et Mat" vient de l'arabe "El Cheik E' Mat" qui signifie "le roi est mort".

III. Notarikon

Mate est le Notarikon de la Parole sacrée du Nahash Hadit, notre Maître : < Magician and the Exorcist >

(AL 2, 7) – Par là, le serpent du Jardin d'Eden nous enseigne que la tension des âmes-sœurs l'une vers l'autre est ce dont procèdent tous les phénomènes (le Magicien crée l'illusion phénoménale par ses charmes et ses invocations) et que l'union des âmes-sœurs est ce par quoi ils se résolvent et s'annulent (l'Exorciste chasse les fantômes) (cf. AL 1, 30) – Mais également que l'amour est ce qui permet tous les miracles (Magicien) et chasse tout le mal (Exorciste).

(J'ai, dans le temps, scandalisé nombre d' "occultistes sérieux" en leur disant que la chanson The Power of Love de Frankie Goes to Hollywood était, dans l'histoire de la pop music, l'une de celles qui comportait le plus de Doctrine. Et je le maintiens.)

– Mais alors, si l'Amour permet tous les miracles et chasse tous les démons, pourquoi le concept d' 'âmes-sœurs' est-il si intimement lié à celui de 'Fin Tragique' ? 

– C'est une très technique question de gestion de la Lumière : de tous les masques de la Nature, i.e les icônes, au moyen desquelles Babalon nous permet de tirer la Lumière dont procède notre énergie vitale (Lumière que nous ne pouvons puiser à la Source, qui est Dieu, c.à.d (Nu x Had), sans quoi elle nous dévorerait, nous engloutirait (AL 2, 14) – nous passons donc par les 'abats-jour' des biens de ce monde pour nous alimenter au Divin), de tous ces masques, de toutes ces icônes, dis-je, la plus proche de la Source divine est – nous l'avons compris – l'âme-sœur – celle qui nous complète, donc nous ajuste, donc nous annule, donc nous renvoie au zéro primordial, i.e à Dieu, comme il est écrit < We are one, we are none > (AL 2, 66).

Quelqu'un qui s'est alimenté à l'icône suprême et s'en trouve privé est comme un multimilliardaire brusquement au RSA : il lui est impossible de tirer d'où que ce soit le "cubage de Lumière auquel son cerveau est habitué – Phénomène neurologique de base : le cerveau juge aussitôt l'organisme non-viable et déclenche le processus de lyse.

Le suicide de Juliette n'a rien de sentimental – Aucune somme d'argent, aucun plaisir, aucune drogue, etc. ne peut lui fournir la dose de Lumière à laquelle elle s'est habituée au contact de Roméo – le cerveau ordonne de saborder le vaisseau, pour la même raison qu'il ordonne de maigrir à votre corps quand vous faites de la sèche à la salle de gym : autolyse. 

L'Amour est donc, selon qu'il est interrompu ou non, soit la pièce Je T'aime de Sacha Guitry, où "nous sommes si heureux qu'il ne se passe rien" – cf. < We are one, we are none > – soit l'enfer, où il se passe une multitude de choses, avec une multitude de gens (Haman, le nom que le Livre d'Esther donne au Grand Vizir-Démiurge maléfique, signifie littéralement "multitude"), mais où il n'y a que manque, c'est-à-dire besoin de consommer sans cesse pour combler les carences – comme il est écrit : < There is no bond that can unite the divided but love: all else is a curse. Accurséd ! Accurséd be it to the æons ! Hell. Let it be that state of manyhood bound and loathing. > (AL 1, 41-42)

Quiconque passe de l'un à l'autre état préfère naturellement la mort à de vaines tentatives de compulsivement retrouver sa dose en consommant désespérément ce qui passe à sa portée – d'où < breathe not so deep – die ! > (AL 2, 68)

La vraie question est : le signe d'Apophis symbolise la séparation des âmes-sœurs : c'est le signe de l'anathème, de la malédiction et de la mort : la disharmonie entre les deux hémisphères du cerveau (que relie le Sentier de Daleth, i.e. de Vénus) : le IIIème Reich soi-même est entré en autolyse dès que Churchill, sur le conseil de Sir Aleister, a commencé à pointer ce Signe sur lui : la boomer generation a tout détruit en faisant ce signe à tout bout de champ : à quelles forces obéit, selon vous, un sytème qui prône le split des familles par voie de divorce égoïste et assimile l'amour à un "état d'emprise" qu'il faut s'efforcer d'abolir ? 

Voilà le Secret : tout ce qui n'est ni Vénusien, ni Saturnien, est l'enfer : peu importe que vos amours soient jouissives ou tragiques, écrites par Shakespeare ou Hervé Bodilis – si vous n'êtes ni dans Tristan et Yseult, ni dans la Porn Valley, vous êtes au vieux pays gris – C'est pourquoi Ra-hoor-khuit, < au nom de la beauté et de l'amour > (AL 3, 56), voue la Vierge Marie à être rouée vive (AL 3, 55).

Ce que méditant, allez, chère Alice, sous la protection de cette sphère spirituelle dont le centre est partout et la circonférence nulle part et que nous appelons Dieu.

Love is the law, love under will.

– Sir Shumule, 24 septembre 2023 e.v.

(1) Savez-vous pourquoi tous les juges se déchaînent actuellement contre le harcèlement scolaire ? Non ? Eh bien, regardez les physionomies de MM. Miraoui et Alliot, vous allez comprendre!

(2) Sade a pris treize ans pour la publication de Juliette, je ne fais que trois ans pour la publication de Pimp. Mais dans les deux cas, c'est un procès politico-religieux (thoughtcrime) maquillé en sanction du délire érotique (sexcrime) – cf. Weinstein – Souvenez-vous qu'on a voulu accuser Assange de viol.

(3) The Star, l'Etoile, est le titre de l'Atu XVII du Tarot, attribué au Verseau à la lettre Hé – The Snake, le Serpent, est ce que signifie le nom de la lettre Teth, attribuée au Lion.